Vous vous demandez ce qu’est une confrérie ?
Ces associations voyaient autrefois le jour dans le but de regrouper des fidèles pour faire pénitence.
La religion catholique avait une place prépondérante dans la société. Elle réglait la vie par des rites, des temps qui rythmaient la vie quotidienne comme la messe du dimanche, le temps du Carême, de l’Avent, les feux de la Saint Jean,…
Petit à petit, de nombreuses confréries se sont constituées à effectuer une ou plusieurs actions sociales au sein du village ou de la ville, comme organiser les enterrements, apporter des soins aux malades, prendre en charge le Mont-de-Piété, aider dans un orphelinat, accueillir des pèlerins de passage, apporter des repas aux plus fragiles, …
Chaque confrérie portait un nom : conférie du « Saint Esprit », du « Saint Sépulcre », du « Saint Suaire », du « Très Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus Christ », de la « Sainte Croix », de la « Vierge de Miséricorde », …
Les processions publiques de ces confréries eurent, entre autre, vocation à établir une autre forme de spiritualité, par la démonstration. Voir ces sociétés défiler en tenue (froc de pénitents pour les hommes et mantilles pour les femmes) et en masse, servait à frapper l’esprit des spectateurs pour les rapprocher de Dieu.
Or, la nouvelle manière de penser des Jésuites mettra un terme de toutes ces démonstrations, qui manquent de discrétion et d’humilité aux yeux de ces religieux introvertis. Les guerres de 14-18 et de 39-45 termineront d’achever définitivement les confréries, par manque de renouvellement des membres. La déchristianisation des campagnes sonnera le glas définitif des confréries.
L’usage des bâtons et des bannières s’est donc perdu avec la fin des grands pèlerinages. Ils sont toujours sortis dans de nombreuses provinces du Sud de l’Europe (France, Espagne, Portugal, Italie) lors de grands évènements catholiques comme lors de la Semaine Sainte, en Espagne. Les bâtons de procession sont également très répandus dans le sud de l'Allemagne, on en trouve aussi en Autriche et en Suisse.
Il est important de noter qu’on n’a plus fabriqué de bâton de procession après la fin du XIXème siècle et que le plus grand nombre de ces bâtons conservés (environ 1600 répertoriés) date du XVIIIème siècle.
Aujourd’hui, on retrouve ces bâtons dans les chapelles des églises, stockés dans des sacristies, des greniers d’églises, souvent laissés là, à s’empoussiérer (ou à se faire trouer par les xylophages) doucement, dans l’indifférence la plus totale, alors que ce sont des vestiges de nos traditions et les racines de notre société… Et ça, ça m’agace profondément !