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Sophie Sesmat,
spécialiste en arts
et traditions populaires
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Benèze

Autour du costume et du linge
Les parqueuses d’huîtres d'Arcachon
« Couv’tu la goule, ma feuille, te vas d’été toute routie, te sas don pas que l’souleil, o manghe la piâ ».
 
La benèze (ou « benaize » ou encore « benèse ») était la coiffe des femmes du Bassin d'Arcachon et plus particulièrement des parqueuses d’huitres.
Il devait coexister deux types de bénèzes : une coiffe en mousseline et dentelle pour le dimanche et une coiffe en tissu, plus rustique et moins fragile pour le travail.
La coiffe du dimanche était composée de tiges d'osier recouvertes d’une mousseline rebrodée de plumetis ou de motifs floraux dont l’intérieur était garni d’une mousseline unie. Elle protégeait la coiffe de la crasse. Cousu sur une fine bande de mousseline plissée, un bouillonnement de tissu et de dentelle cousu (appelé « ruche ») venait souligner le front, l’arrière, les côtés et les bords de la petite cape. 
Son allure riche et élégante en faisant un élément distinctif important pour la communauté des habitantes et ouvrières du bord de mer.
Par sa grande fragilité, pas question de porter au travail de la dentelle : cette impressionnante coiffe  ne se portait que le dimanche.
Et pour cause, impossible pour un tel édifice d’être lavé : la moindre tâche imposait un démontage partiel de la coiffe et l’unique moyen de la nettoyer était de la découdre.
La bénèze du quotidien était une coiffe utile. Souvent dotée d’une armature en  fil de fer, la coiffe de travail était recouverte de tissu commun mais très souvent coloré. Elle servait de pare-soleil car elle offrait une sorte d’auvent qui venait recouvrir le front et ainsi permettait à la femme qui le portait d’être bien protégée du soleil mais aussi du vent. A l’arrière, elle recouvrait le cou, grâce à un pan de tissu, pour bien le protéger, là encore, des rayons du soleil et venait finalement recouvrir les épaules. 
Son nom, signifiant « bien-aise », serait issu du patois charentais et soulignerait l’aspect fortement utilitaire de son port.
« De loin, on ne distingue les femmes qu’à leur bénèze, grande coiffe de calicot à fleurs imprimées, qui les protège de l’ardeur du soleil. »
Mais aurez-vous remarqué ce détail important ? La parqueuse d’huitres porte un pantalon ! Il s’agissait d’une culotte de flanelle rouge, remontée au niveau des genoux. A ses pieds, vous noterez deux curieux patins en bois, qui la protègent des coquilles coupantes et l’aident à se déplacer dans le sable ou la vase, sans s’enfoncer.
Cette coiffe est très ancienne : très peu de vraies d’actuelles habitantes d’Arcachon l’ont vue portée et les dernières qui ont été vues étaient des bénèzes de deuil, en dentelles noires.
Cette belle coiffe ressemble  à sa cousine proche, la Quich’Not, dont le nom provient du patois, signifiant « tas de foin ». La Quich’Not était, vous l’aurez certainement compris, la coiffe des faneuses. 
Son port devait permettre de protéger le visage du soleil. Elle se retrouvait dans de nombreuses régions de France.

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