Chapeau de Goudet, chapeau régional vellave, vers 1900, 2/2

Chapeau du Goudet dit "capelou"

En feutre de laine noir très épais et rigide (donc très résistant) 

Bord réhaussé d'un large ruban de velours noir 

Un petit élastique  est cousu dans le chapeau 

Intérieur tendu d'une toile de coton bleu marine ornée de motifs de feuilles rehaussées de points bruns,

Intérieur en bon état de conservation

Quelques usures au ruban de velours

Laine mangée en surface par les mites sans créer cependant des trous 

Elément du costume vellave, chapeau régional

Dimensions : Diamètre : 23 cm - Hauteur : 9.5 cm 

 

 

 

Ce chapeau était porté sur une coiffe. C'est l'héritage direct du porte-fardeaux, petit à petit transformé par de la dentelle, de la passementerie, des rubans, des éléments décoratifs brodés de perles de jais, des plumes.

 

"Les chapeliers de Goudet qui travaillaient seulement de leur métier supplémentaire 160 à 180 jours par an, se rendaient d'abord aux Estables, à Montpezat, à Issarlès ou à Courcouron pour y acquérir de la matière première : les agnisses (laine agneline). Rentrés chez eux, ils commençaient à travailler. On lavait d'abord avec grand soin les agnisses. Pour cela, mon les mettait dans de grands paniers en osier évasés par le fond et de près d'un mètre de haut : des bennes. Avec une perche, on les agitait violemment et longtemps dans l'eau courante de la Loire. On les faisait sécher ensuite et quand elles étaient bien sèches, on les cardait et enfin on les "arçonnait" sur un établi portatif en frêne.

La matière ainsi préparée, il fallait le mettre en oeuvre et on se disposait alors à "bâtir".

"Bâtir", c'était prendre une quantité suffisante de laine pour établir un chapeau, l'étendre par égale épaisseur en forme de disque sur une forte toile qu'on repliait par dessus et que l'on roulait ensuite en pressant fortement et à maintes reprises sur un cône très évasé en cuivre en dessous duquel on entretenait du feu. Tout en pressant et en roulant, on aspergeait de temps en temps avec un peu d'eau.

On obtenait ainsi une sorte de bonnet de feutre, première ébauche du chapeau. On mettait les bonnets dans un grand bassin ave de l'eau additionnée de vitriol et on faisait cuire environ une heure. Le chapelier prenait alors ces bonnets l'un après l'autre et les foulait ainsi brûlants sur une planche à rebords évasés d'un côté pour laisser égoutter l'eau acidulée.

Le feutrage fini, parfait à peu près, on mettait les bonnets sur les formes en bois, on les entourait vers le fond de la forme d'un cordon fortement serré et avec les mains et des palettes de bois dur, on les foulait à nouveau pour former les rebords. Le chapeau était alors terminé. Il restait à le broder et à y coudre une coiffe : c'était l'ouvrage des femmes."

Extrait de "La vie paysanne dans la Haute-Loire" par Ulysse Rouchon