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Sophie Sesmat,
spécialiste en arts
et traditions populaires
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Bijoux régionaux
Bracelet en cheveux fermoir à médaillon ovale, vers 1840
Bracelet en cheveux fermoir à médaillon ovale, vers 1840
Bijoux régionaux
Réf.22.01.235
Bracelet en cheveux bruns
Très beau tressage tubulaire, aérien et surtout intact
Médaillon en métal doré (pomponne), dorure en bon état
Joli décor gravé de rinceaux sur les parties métalliques
Fermoir à cliquet élégamment caché dans le médaillon
Médaillon double face présentant une rosace de cheveux bruns, monté sur charnières
Verre intact sur cette face mais brisé en deux sur la partie cachée
Bracelet extensible grâce à la matière, s'adaptera à tous les poignets
Bracelet semi-rigide car les cheveux ont été amidonnés
Ravissant bracelet d'amitié ou de deuil, pièce de collection
Très bon état général mais faiblesses au niveau des éléments des fermoirs sans trous ni manques visibles mais cela est dû à la matière, fragile.
France, très probablement Normandie, vers 1840-1850
Diamètre intérieur sans être porté : 4,3 cm - Dimensions du médaillon : 2 x 1,8 cm
Longueur ouvert : 17,5 cm
Amitié et deuil, le bijou en cheveux, une rareté!
Les bijoux en cheveux sont de deux sortes : ils sont le signe d'une amitié sincère, entre deux personnes. Victor Hugo avait donné des mèches de ses cheveux à ses amis pour la confection de bijou (bijou d'amitié).
Ils furent aussi réalisés au moment d'un deuil, avec les cheveux du défunt (homme, femme ou enfant).
Il existe deux types de bijoux : ceux qui renferment des cheveux (médaillons) et surtout à partir de 1840, ceux qui sont fabriqués avec des cheveux (bagues, bracelets, chaînes).
Les campagnes napoléoniennes, avec les longues séparations et les morts frappant tant de familles qu’elles ont impliquées, peuvent expliquer l’engouement pour ces médaillons sous le Premier Empire. Napoléon Ier et sa famille en firent eux-mêmes grand usage comme signe d’attachement. À la mort de l’Empereur à Sainte-Hélène en 1823 se propagent d’innombrables reliques comportant une mèche de cheveux de l’exilé coupée par les intimes et conservée sous verre dans un médaillon.
Vers 1840, l’artisanat en cheveux est à la mode : travaillés comme du textile, les cheveux sont alors tissés, tressés, parquetés pour confectionner des bagues, des pendants d’oreilles, des sautoirs ou des bracelets. Les cheveux de la famille ne suffisant plus à la demande, il est parfois fait appel à des toisons étrangères (cheveux de paysannes pauvres achetés ou échangés lors des foires) que les artisans spécialisés utilisent pour réaliser des bijoux et des compositions artistiques, dont l’Arbre généalogique de la maison Bonaparte du musée national de la maison Bonaparte à Ajaccio est un bel exemple.
Information en partie issues du site (seconde partie reprise dans sa totalité, que l'auteur en soit remercié) :
https://bijoux-malmaison-compiegne.fr/html/13/collection/04-cheveux.php
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