Mais au fait, comment est ce petit bonnet si particulier ? Il est en velours ou en satin noir, bleu, brun, crème ou rouge très foncé, brodé de perles minuscules, de cannetille et de chenillette, décoré de petits miroirs.
Cet ouvrage féminin est considéré comme un chef d'œuvre du patrimoine régional et à juste titre !
Une cale à diairi ancienne était brodée de perles très petites : entre 5 000 et 10 000 par coiffe !
Elles sont enjolivées de canetille or ou argent, qui est un fil métallique, entortillé en ressort, que l'on coupe à la dimension souhaitée et qui s'enfile comme une perle, mais aussi de petits miroirs ou clinquants et de chenillette qui sont d’épais fils de velours de soie, touffus ou poilus, au choix, très difficile à trouver actuellement . Les motifs brodés étaient imposés par la tradition : fleurs, grappes, épis de blé. Un détail est à noter : les deux côtés de la coiffe doivent être symétriques mais inversés.
Il faut souligner qu’une cale était entièrement réalisée à la main, bâti, coutures, broderies, … Cela nécessitait au minimum 200 heures, juste pour la broderie.
Le costume traditionnel féminin du pays de Montbéliard est plutôt sobre: une longue jupe de chanvre de couleur sombre, un tablier étroit, une chemise en lin blanc sans col aux manches très larges et bouffantes, resserrées juste au-dessus du coude, un corset de toile ou de velours noir et, pour enjoliver cette tenue un peu terne, une cale à diairi? qui, comme vous l’avez noté, pouvait être colorée !
Ce petit calot se portait sur le haut de la tête et recouvrait le chignon. L'arrière du calot s'arrête à mi-tête. Il possède deux « oreillettes » débordantes, qui ne couvrent qu’à peine le haut de l'oreille. Il est agrémenté de quatre larges rubans de satin, de taffetas, de soie : deux partent des oreillettes et se nouent sous le menton, les deux autres sont placés à l'arrière du bonnet et forment un gros nœud, noué juste en dessous du cou, dans le dos.
Les femmes âgées ou les veuves portaient une coiffe noire, entièrement brodée de perles noires.
Les coiffes blanches ou crème, garnies de perles colorées, étaient confectionnées en piqué de coton et étaient réservées aux fiançailles et aux mariages. Selon la coutume, la décoration de la coiffe était un secret bien gardé entre la « câlière » et la fiancée et personne ne devait voir la coiffe avant le jour de la cérémonie.
Les coiffes étaient souvent un sujet de rivalité entre les jeunes filles et elles faisaient la fierté des familles. Vous l’aurez noté, la câle à diairi fut un élément distinctif de la richesse familiale.
Les jeunes filles avaient à cœur d'en posséder au moins une dans leur trousseau; elles la brodaient elles-mêmes ou se faisaient aider par des spécialistes: les fameuses « calières ». Toutes mettaient un point d'honneur à faire un travail inédit, sans copier le dessin d'une coiffe existante.
Les coiffes authentiques, les plus anciennes datent du début du XIXème siècle.
Sources :
-Pays Comtois n° 18 de mai-juin 98, un article de Dominique Bonnet.
-le site : http://fufu-et-ses-sacs.over-blog.com/article-19101589.html