A l’époque, il sert de grattoir et permet ainsi de corriger des erreurs de copies. Il est aussi employé pour maintenir la page de parchemin immobile en piquant un coin de la feuille, car les copistes travaillaient à main levée, sans appui. Et enfin, il était suffisamment coupant pour tailler les pointes des plumes.
Certains livres étaient ornés de découpages réalisés grâce à ce petit couteau.
Ce type de découpage a été repris et peaufiné par les religieux dont la patience et la minutie ont permis de donner tout son essor à cette activité, d’où l’expression : "Il faut la patience d'un bénédictin".
Ces créations étaient, au début seulement, pour les moines et les sœurs du Moyen Age, l’expression d’une foi supérieure et un exercice spirituel qui allait outre la prière.
Entièrement réalisés à la main sur parchemin, vélin ou papier, les canivets portent au centre de cette dentelle, une image généralement pieuse ou une phrase de vœux agrémentée d'un bouquet de fleurs, le tout peint à la main.
La scène centrale est réalisée à l’aquarelle ou à la gouache ou encore à la peinture à l’huile. Pour les plus récents, il s'agit parfois d’une gravure rehaussée à l'aquarelle ou à l’or.
Les canivets sont d’abord religieux. La représentation miniature est souvent celle d’un Saint. Il existe cependant des sujets profanes comme des coupes fleuries en guise de témoignage d’amitié, des vues de chasse, des scènes galantes, des représentations de personnages.
Les motifs incisés sur les bords sont des arabesques, des rinceaux, des points de dentelle, des fleurs et ce qui n’est pas découpé est souligné par des couleurs très vives et lumineuses. Les bords et le fond peuvent aussi être piqués de centaines de petits trous réalisés à l’aide d’une aiguille. C'est le travail de "piquetage" : l'objet est dit "piqueté".
Quelques canivets sont encadrés avec des reliques en volume, des effigies en cire ou des médailles religieuses.
Rares sont les canivets signés. Dans ce cas, la signature apparaît fondue dans le décor.
Un canivet ancien peut-être grand : il peut atteindre la taille 40 x 30 cm.
Au XXème siècle, le canivet évolue et devient « une dentelle » et se présente sous forme d’une cartelette, qui mesure à peu près 10x8 cm. Les dentelles sont liées aux images sacrées appelées "Santini"(images pieuses) que l’on trouve en Italie.
La dentelle peut être à système, sur papier gaufré, avec un ajout de broderie, de paillettes, … elle perd son côté dépouillé et sobre !
Fini aussi le découpage à la main, c'est maintenant la machine qui replace l'homme et ces canivets sont alors qualifiés de "mécaniques".
Aujourd’hui en France, la pratique du canivet a presque disparu. Il reste cependant quelques découpeurs savoyards ou alsaciens et les silhouettistes dans des quartiers touristiques.
La canivetie désigne la collection des images pieuses et le collectionneur est un canivettiste.
A ne pas mélanger avec les image pieuse : Catégorie qui regroupe toutes variétés d'images qui se trouvent principalement dans les missels, les Bibles ou les ouvrages de dévotion.
Ces images représentent des Saints (souvent Saint Patron ou Saint invoqué), les lieux de pèlerinage comme Lourdes par exemple ou célèbrent des évènements tels que la Première Communion, une ordination sacerdotale, un enterrement. Elles sont bien plus courantes car plus récentes.
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