Cette carafe se reconnaît au premier coup d'œil.
En voici les principaux aspects : son corps est en forme de toupie, ovoïde ou piriforme. Le pied est plat, en forme d’entonnoir à cul rentrant ou de cloche inversée.
Il est muni de deux goulots tubulaires situés latéralement sur le corps: l’un est large et possède une lèvre supérieure ourlée, comme le goulot d’une bouteille : il sert au remplissage de la cruche. L’autre, dont le corps se rétrécie pour n’être qu’une toute petite ouverture, sert de bec verseur.
Une poignée sommitale ronde ou ovale permet son transport et une prise en main facile.
Le càntir est en cristal ou en verre, transparents tous deux, parfois colorés (vert, bleu).
Les càntirs sans décors sont souvent français.
Mais lorsqu’il est décoré, le travail est généralement d’une grande beauté. Pas de chance pour nous, ces càntirs là sont espagnols !
Voici un panel des décors qui ornent de càntir : des inclusion de filigranes blancs (dit à latticini), des éléments rapportés à chaud tels que des oiseaux, des cabochons ou des boutons de couleur (souvent bleu), des semis de fleurs ou d’étoiles, des flammes, d’épais rubans ou des filets de verre crantés, pincés, torsadés, ....
La poignée n’est pas laissée en reste : elle est souvent ornée d’une crête joliment travaillée, interrompue par un oiseau, à son sommet.
Tous ces décors sont travaillés à la pince et à chaud.
Plus tardivement, les décors gravés feront leur apparition.
Certains càntirs ont été fabriqué en paire, ce qui explique que deux càntirs aient le même décor!
Certains de ces décors sont porteurs d'une symbolique.
Par exemple, l’oiseau peut être identifié.
Il s’agit soit d’une colombe, figurant de Saint Esprit, qui descend sur le nouveau baptisé au moment de son baptême. Il peut aussi s’agir du pélican, symbole chrétien du sacrifice du Christ qui versa lui aussi son sang pour les autres, puisque le pélican perçait sa propre chair et nourrissait ses petits de son sang.
Ces riches décorations laissent supposer que le càntir n’était pas utilisé quotidiennement : il est bien trop fragile pour cela.
Le travail du verre en Espagne remonte à l'occupation arabe.
Au XVIème siècle, les productions catalanes sont expédiées jusqu'à Rome. Et par leur raffinement, elles pouvaient rivaliser avec celles de Venise, avant de décliner au cours du XVIIIème siècle.
La taille moyenne se situe entre 25 et 30 cm.
Pour constater l’ancienneté d’un càntir, il faut bien l’observer.
La trace du pontil au cul est un bon indice, il vous permet de savoir si l’objet a été soufflé à la bouche.
L’aspect du verre et sa couleur rentrent aussi en jeu : bulles et imperfections sont de bons signes !
LES CANTIRS EN PHOTO CI-APRES NE SONT PAS EN VENTE.
ILS ILLUSTRENT UNIQUEMENT L'ARTICLE.
CEPENDANT, IL PEUT IL Y EN AVOIR DANS LA BOUTIQUE DU SITE EN CE MOMENT, SOIT DANS LES OBJETS RELIGIEUX SOIT DANS LES VERRERIES.
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