Les historiens retrouvent la trace de ces meubles miniatures dans l’aristocratie, dès le Moyen-Age. Mais à partir du XVIIIème siècle, les paysannes en possédèrent aussi, moins travaillés, plus rustiques, mais toujours extrêmement soignés.
Ils sont nombreux à être de simples modèles réduits de coffres, doté d’un couvercle à débords.
Il existe une autre catégorie de coffre de courtoisie, plus raffinés, qui sont conçus comme de petits cabinets de type Renaissance, découvrant, derrière une double-porte, une série de minuscules tiroirs de différentes dimensions. Certains modèles présentent même un portillon découvrant un double fond à secrets, constitué d'un panneau coulissant.
Fait étonnant pour un coffret à objets précieux, il n’y a pas toujours de serrure.
Pour les modèles peints, la caisse est toujours en hêtre, avec des parois en résineux. La décoration est peinte en vive polychromie, de manière beaucoup plus soignée que celle des « gros » meubles alsaciens. Le bois est enduit d’un apprêt blanc, parfaitement lissé, sur lequel la peinture apparait plus fine, plus nuancée et le dessin plus précis.
Les décors proposent différents thèmes comme des scènes religieuses, des sujets ou décors galants à la Boucher, avec des personnages habillés à la mode de l'époque, des ornements populaires et naïfs, en passant par tous les symboles de l’amour (cœurs, mains enlacées, …), ainsi qu’un large panel de représentation de toutes les fleurs du jardin, sur fond blanc ou vert : œillets, narcisses, tulipes, roses, … très prisées et d’autres motifs végétaux.
Les motifs décoratifs chargés d'une portée symbolique plus ou moins forte sont commun à toute une vaste zone de l'Europe centrale, de la Meuse au Danube et de la Mer Baltique aux Alpes. Quelques beaux spécimens sont exposés au Musée Alsacien de Strasbourg et au Musée Unterlinden de Colmar.
L’assemblage est simple mais efficace : assemblage par des pointes en fer forgé, le couvercle pivotant grâce à deux chevilles de bois servant d’axe, visibles sur les côtés. Certains modèles possèdent des charnières métalliques, un peu comme des pentures, visibles quant à elles dans le dos du coffret.
Certains coffrets plus précieux, donc probablement pas réservés aux femmes du peuple, sont marquetés. Ils sont alors en prunier, en poirier, en érable, en noyer, marqueté, avec des incrustations d’os et d’ivoire. Ce sont de petits chefs-d’œuvre de marqueterie ou d’ébénisterie, qui s'ornent alors de belles ferrures.
Ces coffrets sont de la même famille que les coffrets de mariage normands. Ils sont très proches et même quasiment identiques, à l'exception du couvercle bombé chez les normands.
Quelques beaux spécimens sont exposés au Musée Alsacien de Strasbourg et au Musée Unterlinden de Colmar