Non, non! Il ne s’agit pas d’un élégant collier porté par les femmes mais d’un solide, épais et dissuasif collier contre les loups… Cependant les deux colliers portent le même nom !
De la fin du XVIIIème au début du XXème siècle, la hantise des bergers s'appellent le loup, l’ours, mais aussi les chiens errants qui égorgent les bêtes du troupeau malgré la présence des chiens de garde.
Le soir venu, le pâtre parquait les moutons dans un enclos et se couchait dans sa cabane, sorte de roulotte ambulante, pourvue de roulettes, placée au milieu de l’enclos. Les chiens veillaient à la sécurité du troupeau toute la nuit durant.
A l’époque, les loups évoluaient dans les régions montagneuses, c’est à dire les Pyrénées et les Alpes en couvrant les territoires de la Lozère, des Causses et du Massif Central.
Les bêtes rodant tenaient tête aux chiens et finissaient régulièrement par les égorger, avant de s’attaquer aux moutons ou aux brebis, objets de leur principal intérêt.
Ils existent d’ailleurs de nombreuses légendes à ce sujet, illustrées par des gravures sans équivoque et cela entretenait bien sur une angoisse tenace auprès de l’ensemble de la population de ces régions, surtout lors de la nuit venue.
Il existe, comme indiqué précédemment, de très nombreuses gravures françaises et italiennes à ce sujet, qui furent largement diffusées par les colporteurs, entretenant cette peur populaire. Les italiens invoquaient alors la Vierge dite « Pastourelle », qui est représentée, défendant son troupeau de brebis contre le loup prédateur, lance en main.
Il existe différents types de chiens au sein du troupeau pour garder les moutons ou les brebis : les chiens de flanc, qui font la navette entre le berger et les animaux, les chiens de pied, qui se tiennent aux pieds du berger, prêts à exécuter les ordres et les molosses, qui remplissent la tâche de gardes du corps.
Afin de protéger ses chiens, le berger les équipait de colliers contre les loups.
Ces colliers furent principalement réalisés pour les chiens dits « molosses », qui défendaient les troupeaux quand un loup ou un ours menaçait lors de la transhumance.
C’est uniquement par soucis de protection que les bergers ont fait fabriquer par les forgerons des colliers articulés, hérissés de pointes, qui avaient pour but d’empêcher l’animal dangeureux de trancher la carotide des molosses.
Un collier de chien de berger est constitué de plaques métalliques mobiles plus ou moins allongées, liées les unes aux autres par des anneaux et présentant des pointes acérées découpées dans du métal et fixées aux plaques. Ces pointes dissuasives pouvaient atteindre 7 à 8 cm de hauteur.
Il existe de plus rudimentaires et moins couteux colliers de chien, simplement en cuir hérissés de pointes.
Le collier était appliqué plaques lisses contre le cou et « piquants » vers l’extérieur, mais je suis sûre que vous vous en doutiez.
Certains colliers de transformaient en sorte de carcans métalliques, car ils protégeaient l’ensemble du poitrail de l’animal comme un plastron, toujours articulés, permettant malgré tout au chien de se mouvoir sans trop de difficultés avec cependant un certain inconfort.
Une thèse avance l’idée que ce type de plastron pouvait éventuellement servir à empêcher l’animal de dormir.
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Soyez vigilants à son état général bien sûr et à celui des piques : elles ne doivent être ni tordues, ni cassées et pas trop endommagées par la rouille.
Faites aussi attention au système d’attache, qui doit être complet, qu’il soit constitué de maillons ou de plaques.
Certains de ces colliers acquièrent une valeur supplémentaire en arborant une ou deux plaques d'identité ou de propriétaire, souvent en laiton, marquées d’initiales ou de noms complets.