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Sophie Sesmat,
spécialiste en arts
et traditions populaires
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Coquemar

Objets de la cuisine
Coquemar en terre vernissée
Un coquemar est un pot ou un récipient qui servait à faire bouillir de l’eau, à confectionner des décoctions, des infusions ou à conserver tous types de liquides chauds, comme du bouillon.
Le coquemar est en quelque sorte l’ancêtre de la bouilloire !  
En terme d’étymologie, le coquemar tire son nom du latin "chaudron" qui se dit "cucuma".
Appelés « cafetières du Levant », les coquemars trouvent leurs origines en Asie Mineure.
La forme du coquemar dépend de sa matière.
Fait en terre cuite ou vernissée, il est pansu, plus haut que large, il a un col court avec à son sommet une lèvre ourlée, une anse mais pas de bec verseur. 
Il pourrait ressembler à un pot à graisse mais il est plus court. Il a un fond plat, peut être pourvu de 3 pieds (tripode) et étant donné son usage, il a la particularité, s'il a été utilisé, d’avoir de la suie ou des traces de chauffe sur le fond externe.
Il est très rare sur les modèles en terre de trouver le couvercle d’origine.
Il y a deux explications simples à cela : d’abord certains n’en possédaient pas. Pour le confirmer, il suffit d’observer l’objet en cherchant à découvrir un petit rebord au niveau du col pour caler le couvercle.  
La seconde raison est que, fragiles, les couvercles ont, pour beaucoup, été cassés.
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S’il est en métal (cuivre, laiton, étain, bronze, métal argenté ou argent), il est souvent haut et pansu, avec un grand col, tripode ou sur piédouche. Il est agrémenté d’une poignée située face au bec verseur pincé. Il a un couvercle à poucier, fixé à la panse, qui permettait de lever le couvercle sans effort. En plus de cette poignée, il peut posséder une anse, pour un transport plus facile de l’objet lorsqu’il est chaud.
Le corps des coquemars métalliques pouvait être décoré par gravure ou estampage.
Le coquemar avait sa place près de l’âtre ou dans les braises, il permettait de cuir, de réchauffer ou conservait le liquide chaud, en fonction de sa distance du foyer.
En France, les plus vieux coquemars datent de l’âge médiéval et ils sont en terre cuite ou vernissée. 
Le coquemar supplante la oule (simple marmite) dans les cuisines de notre beau pays, à l’époque médiévale. 
C’est un objet courant qui se trouve aisément lors des fouilles archéologiques et les plus anciens retrouvés dateraient du XIIème siècle.
Ils se reconnaissent alors par leur décor : la panse est couverte de flammules (décor peint à l’ocre typique de la région parisienne) ou des coulures jusqu’au XVème siècle. 
Après cette date, la glaçure devient de plus en plus fréquente, à l’intérieur comme à l’extérieur, certainement pour améliorer son nettoyage.
L’anse est d’abord creuse, puis au fil du temps, elle devient pleine (au cours du XIVème siècle) et étirée comme un bandeau se fixant au bourrelet de la lèvre constituant le bord du coquemar.
Plus tard, quelques fantaisies ont été relevées : forme diabolo, lèvres de forme triangulaires ou aplaties, des cols convexes. (Informations issues de : http://fr.wikipedia.org/wiki/Coquemar)
En plus de son usage domestique, le coquemar servait chez les apothicaires, dont le métier les amenait à réaliser des décoctions ou autres potions.
D’autre part, un écrit atteste que, chez la Duchesse de Touraine, le coquemar était employé pour faire chauffer la lessive.
Vous comprenez : le coquemar était incontournable !
En ce qui concerne les tailles, j’ai relevée qu'elles s’échelonnent couramment de 15 à 40 cm.
Beaucoup de coquemars métalliques ont été restaurés : pied refixé, attache de l’anse ressoudée, trou rebouché, couvercle ajouté, … 
Ceux qui sont en terre vernissées sont souvent accidentés car bien sûr très fragiles.
Attention donc à l’état de l’objet lors de l’achat !
Attention à ne pas confondre coquemar et cafetière :  la prise est sur le coté pour les cafetières.

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