Seul le décor des anses apporte des précisions sur l’époque et la province d’origine de la coupe. Ainsi, à Dijon, la forme des anses en forme de dauphin stylisé est particulièrement appréciée.
Après la cérémonie religieuse, les mariés buvaient à cette coupe qu’ils conservaient toute leur vie, comme leur objet le plus précieux, le seul pour un bon nombre de foyers, car la coupe de mariage était le plus souvent réalisée en argent.
Parfois, la coupe était remise en service pour des occasions exceptionnelles comme pour la naissance d’un enfant : on présentait à la jeune femme la coupe dite « coupe d’accouchée » contenant du pain trempé dans du vin, pour que la jeune maman retrouve des forces.
La coupe de mariage était parfois utilisée lors des baptêmes et communions et éventuellement posée devant le cercueil du défunt, remplie d'eau bénite, pour bénir le corps.
Les orfèvres de Dijon et Morlaix étaient spécialisés dans la production de coupe de mariage. Cela dit, le rite d’offrir une coupe de mariage était alors valable sur toute la France.
Pour les familles les moins fortunées, la coupe était en étain, matériau qui imite parfaitement l’argent. D’ailleurs, aujourd’hui, les coupes les plus rares sont en étain (et oui…), elles adoptent cependant la même forme que celles en argent. Leur piédouche est court et mouluré, les anses en volutes et rinceaux, parfois ornés d’une tête d’oiseau. L’essentiel de la production des coupes de mariage en étain date de la première moitié du XVIIIème siècle et elle fut majoritairement mise en œuvre à Lyon et à la Bourgogne. L’appellation de « coupe bourguignonne » proviendrait donc du fait que l’on aurait exclusivement fabriqué dans cette région des coupes en étain à l’imitation des coupes en argent, pour imiter les pièces d’orfèvrerie.
La coupe de mariage s’appelle aussi « coupe à quêter », car, en Bretagne, région dans laquelle elle était aussi fabriquée, elle servait vraisemblablement à quêter à l’issue de la cérémonie, pour le jeune couple.
J’ai noté ci-dessus que les plus courantes sont en argent mais il a existé en verre, en faïence et en terre. Je n’ai aucun visuel à vous proposer pour ces coupes… Avis aux collectionneurs !
De nos jours, la destination originelle de la coupe de mariage, employée pour contenir du liquide est abandonnée. Elle sert de drageoir, de vide-poche, et est devenue un cadeau marquant les étapes de la vie. La coupe de mariage s’offre régulièrement comme cadeau d’anniversaire de mariage significatif comme les noces d’émeraude, d’or ou de perle…
Malgré le fait que la coupe soit offerte lors du mariage, elle n’est pas un objet religieux mais civil.
C’était la marraine de la jeune fille qui s’acquittait de cet important achat. Ceci peut expliquer pourquoi, sur de nombreuses coupes, on ne trouve que le nom de la mariée.
Si je devais commencer une collection aujourd’hui, je pense que les coupes de mariage seraient un sujet intéressant et en plus un bon investissement. Ces objets ne sont pas spécifiquement rares mais totalement tombés en désuétude. Or, on le sait bien, le cycle de l’Art est un éternel recommencement et les modes fonctionnent de la même manière. Aujourd’hui, peu recherchées car sans usage, elles pourraient avoir de beaux jours devenant elles et retrouver une seconde jeunesse auprès de collectionneurs avertis.
LES COUPES EN PHOTO CI-APRES NE SONT PAS EN VENTE.
ELLES ILLUSTRENT UNIQUEMENT L'ARTICLE.
CEPENDANT, IL PEUT IL Y EN AVOIR DANS LA BOUTIQUE DU SITE EN CE MOMENT, DECOUVREZ-LES EN CLIQUANT ICI :