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Sophie Sesmat,
spécialiste en arts
et traditions populaires
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Coupe-gui

Objets de la vie pastorale et agricole
Coupe-gui ancien
« Petit fer, souvent à taillant multiples, servant à ôter des arbres le gui ; cette plante parasite pompe la sève des arbres fruitiers, pommiers, poiriers et porte tort à leur développement. Il y avait autrefois obligation de dé-guiser les plantations. »
Extrait de l’ouvrage : « Dictionnaire des outils », Daniel Boucard, édition Jean-Cyrille Godefroy, 2014, p.194
 
Cet objet se décrit bien vite et on en comprend tout aussi vite l’usage !
Il faut juste ajouter que l’outil se fixe sur un manche, plus ou moins long, par une douille.
Mais ce qui est vraiment intéressant, c’est la forme du taillant.
Il n’existe pas un seul type d’outil appelé « coupe-gui », mais une belle quantité, qui en plus offre une jolie variété de formes, élégantes, poétiques et efficaces !
 
Le principe de la multiplicité des formes ainsi que la multiplicité des localisations des lames sur l’outil permet de pouvoir tailler le gui sur tous types de branches, quelque soient leur sens de pousse, leur hauteur, l’épaisseur du bouquet, ... La forme crochet permet de décrocher la touffe, sans avoir à couper ou scier.
Je vous laisse donc apprécier la variété des formes, très harmonieuses pour certaines.
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Et pour devenir de parfait botanistes, voilà un de quoi en savoir plus sur le GUI.
 
Le gui est une plante hémiparasite, c'est-à-dire qu'il n'est pas totalement dépendant de son hôte. Il utilise les ressources de la plante hôte en lui soutirant eau et sels minéraux, mais il possède de la chlorophylle et peut synthétiser ses propres sucres, protéines, etc.
Le gui meurt alors habituellement avant son hôte. 
 
On nomme aussi ce parasite « bois de Sainte-Croix », « glu », « verquet », « blondeau », « gu », « vert de pommier », « bouchon ».
Dépourvu de racines, il est fixé à son hôte par un suçoir primaire de forme conique qui s'enfonce profondément jusqu'au bois, sans pouvoir pénétrer le tissu ligneux.
Celui-ci émet des ramifications latérales, les cordons corticaux qui s'insinuent et se ramifient sous l'écorce à la limite du cambium et du liber et émettent à leur tour des suçoirs secondaires.
 
Les tiges du gui sont cassantes, vertes et de section cylindrique. Elles ont un mode de ramification dichotomique, mais il peut arriver que plus de deux rameaux partent du même nœud.
Les feuilles, vertes ou tirant sur un vert-jaunâtre, sont simples, ovales, sont  disposées par paires opposées à l'extrémité des rameaux. Elles persistent 18 mois à deux ans, faisant du gui une plante toujours verte.
Le gui possède des fleurs femelles et d'autres mâles et fleurit en mars–avril, mais celles-ci sont déjà formées en automne et passent l'hiver fermées. Elles s'ouvrent aux premiers rayons de soleil du printemps.
Les fruits donnés sont des baies globuleuses de 6 à 10 mm de diamètre, d'un blanc vitreux, charnues et visqueuses.  Les fruits mûrissent en deux ans et ne tombent qu'au début de la troisième année.
 
Plus d’une centaine d’espèces d’arbres ou grands buissons sont susceptibles d’être parasitées. Parmi les feuillus les arbres les plus fréquemment atteints sont les pommiers, les peupliers (surtout le peuplier noir) et les trembles, les aubépines, les saules, les robiniers, les sorbiers, les amandiers et les tilleuls.
On le trouve plus rarement sur les poiriers, les érables, les noisetiers, les charmes, les châtaigniers et les cerisiers. Encore plus rarement sur les noyers, les frênes ou les micocouliers.
On ne le trouve jamais sur les hêtres et les platanes. Sa présence sur les ormes et les chênes est exceptionnelle, d’où l’importance que les druides accordaient au Gui récolté sur les chênes. Il ne peut se développer que sur des chênes ayant une déficience génétique, ce qui explique sa rareté.
Le gui, parfois, peut aussi parasiter une autre touffe de gui…
 
Le gui est pollinisé par les insectes et dispersé par les oiseaux, notamment la grive, la fauvette, les mésanges, les passereaux, …, qui raffolent de ses fruits et rejettent les graines non digérées dans leurs fientes, parfois à plusieurs kilomètres compte tenu du temps de la digestion.
La graine collée à l'arbre dans les déjections d’oiseaux ou sur tout autre substrat émerge alors une ou deux excroissances vertes deviennent à leur tour des suçoirs, après quelques phases de maturation de la graine.
Au printemps suivant, de la graine initiale, devient un suçoir, duquel vont alors émerger deux petites feuilles constituant le premier stade d'une nouvelle touffe.
 
Une touffe de gui peut atteindre 35 ans et peut fabriquer près de 30 000 graines en 35 ans, 1 seule sur 10 ou 15 000 donnera un nouveau pied.
 
Source pour le gui : Wikipédia 

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