En Forez, « LA BUYA » : LA GRANDE LESSIVE ANNUELLE
« Jusqu’au début du siècle dernier, dans les campagnes, le linge sale était accumulé et lavé seulement une ou deux fois dans l’année. Le moment propice était imposé par les travaux agricoles. La première lessive avait lieu à la fin de février ou début juin avant les moissons et la seconde en novembre vers la Sainte-Catherine.
La lessive était un évènement partagé par toutes les ménagères du village. Le linge sale était entassé dans un grand cuvier en terre cuite dont ont avait pris la précaution de boucher l’orifice de bonde avec un petit fagot de sarments ou une mâchoire de porc pour empêcher le linge de bouger. Le cuvier rempli, on plaçait au-dessus du linge sale une grosse toile épaisse appelée charri ou chiôri ou encore effleuri sur laquelle on étendait un e épaisse couche de cendre (15 à 20 cm). On rabattait alors, par-dessus les cendres, les pans de la toile. Les cendres du foyer, tamisées tout au long de l’année avec le crible à cendre, contenaient des sels minéraux (sels de potassium servant aussi d’engrais pour les arbres fruitiers et de sodium). Ces sels avec l’eau chaude se transformaient en alcali, carbonate de potassium et carbonate de soude, produits qui sont toujours à la base de nos lessives d’aujourd’hui.
On versait ensuite sur la cendre et le linge du cuvier d’eau chauffée par la chaudière. C’était le coulage au cours duquel l’eau chaude se répandait et filtrait à travers toutes les couches de linge pour être recueillies dans un baquet placé sous le cuvier. Cette eau lessiveuse, réchauffée était de nouveau versée dans le cuvier et ainsi plusieurs fois de suite.
La lessive lavée et frottée, à la brosse pour les pièces les moins fragiles, était ensuite transportée à la rivière ou au lavoir souvent en brouette pour le rinçage. »
Extrait de la Revue AIX-ECHOS : Aux marches du Forez le canton de Saint-Germain-Laval (Été 2006.)
Le tout extrait du site : http://saintsymphoriendelay.kazeo.com/insolites-et-curieux/la-buya-la-grande-lessive,a487254.html
LA CENDRE
De la sorte - parlant par la voix du Curé -
La cendre de l'âtre interpelle
La chambrière antique à l'air dur et madré
Qui vient la prendre avec sa pelle :
« Epargne-moi donc, bonne vieille !
Ne va pas encore me noyer,
Laisse-moi dans ce grand foyer
Où si doucement je sommeille.
Tu ne verras pas rougeoyer
Toujours la lumière vermeille.
En terre obscure, à poudroyer,
Un jour, tu seras ma pareille.
Voici que ton âge succombe ;
Nous allons être sœurs ainsi :
Moi, je serai poussière ici,
Et toi, poussière dans la tombe. »
La vieille qui croit plus encor
A l'existence qu'à la mort,
Lui répond, tremblante et poussive :
« Poussière et cend'? tant q'tu voudras
Quand je n'blanchirai plus mes draps…
En attendant, fais ma lessive ! »
Paroles extraites du site : www.lemorvandiaupat.free.fr