La doloire est une hache affineuse de douelles, servant à dresser et unir les pièces de bois qui constituent un tonneau et qui s’appellent des « merrains » et qui sont principalement des planches de chêne.
Il faut remonter à l’époque gallo-romaine pour retrouver les origines de la doloire. Elle fait partie de ces outils qui n’ont pas évolué dans le temps car leur usage est, pour tout dire, ancestral.
Elle semble être simple à employer et pourtant, il ne faut pas s’y fier, car pour s’en servir correctement, il faut de la pratique, un geste sûr et précis. Bref, cela demande une dextérité et même une adresse particulière pour obtenir la finesse désirée et régulariser ainsi les douelles des tonneaux.
Pour comprendre l’origine du mot « doloire », il faut rechercher sa racine latine, « dolare », qui donna par la suite le verbe français « doler », qui signifie rendre plat, aplanir et amincir.
Cet outil est une cognée à taillant droit, à large lame plane, qui pèse entre 5 et 9 kg, dont le tranchant n'a qu'un seul biseau, positionné en oblique par rapport au manche. Celui-ci est court, plutôt courbé et déporté, et est parfois doté, en son extrémité, d’une masse piriforme. La longueur du manche est déterminée par la taille de l’ouvrier : l’extrémité du manche doit venir se loger dans le creux du coude.
La doloire était employée par les doleurs, artisans vigoureux et forts.
« ... le tonnelier est fier de sa doloire quand il en appuie le manche sur son tablier de cuir et laisse tomber d'un coup juste la lourde lame qui évide une douve, large en son milieu, sans bavure sur les bords. » Chardonne, Le Bonheur de Barbezieux, 1938, p. 11
« Le doleur était une sorte d’artiste capable de composer, en premier lieu, avec un manche déporté par rapport au tranchant. Autrefois, après avoir égalisé ses douelles à la scie, le tonnelier les régularisait avec cet outil dont l’existence remonte à l’époque gallo-romaine.
Entre plane droite pour le dessus de la douelle et plane creuse pour le dedans, il devait habilement procéder à une opération qui, dans les faits, ne marquait que le début d’un processus méticuleux. Il lui fallait ensuite contrôler la forme de ses douelles avec un gabarit, équilibrer les tranches de ces dernières, préparer le fond du tonneau, assembler les douves sur un cercle épais, etc. »
Extrait du site : www.imaginarium-bourgogne.com, pour l’exposition : « Sacrée Vigne ! »,
Il existe des doloires de droitiers et des modèles pour gauchers, en fonction du côté du taillant et des dizaines de sortes de doloires, des moyennes et petites dimensions, pour tailler en largeur et en hauteur.
Source : Dictionnaire des outils, p239-240, Daniel Boucard