On trouve des écuelles en argent, dont le travail est de toute beauté, des écuelles en étain, moins « mondaines » que les précédentes, mais tout aussi travaillées, tout comme celles en porcelaine. Les plus « populaires » sont en terre vernissée, en grès, en faïence et les plus rustiques sont en bois.
L'assiette creuse d'aujourd'hui, n'apparaît que vers l'extrême fin du XVIIIème siècle. Avant, les hommes ne se servaient que de l’écuelle… et de leurs doigts car les couverts ne sont définitivement adoptés dans les hautes sphères qu’au XVIIIème siècle, alors que dire pour les pauvres hères et les simple paysans ???
Ils possédaient une cuillère pour consommer les bouillons, soupes, bouillies et autres plats en sauce relativement rares comme des daubes, des ragouts et autres plats mijotés.
En fait et par soucis d’honnêteté, il faut préciser qu’il existe deux types d’écuelles :
-une écuelle pour les « riches » : l'écuelle dite « à bouillon », sorte de petit récipient hémisphérique doté, au niveau du rebord, de deux appendices de préhension diamétralement opposés. Ces écuelles, appelées aussi « bols à oreille », étaient souvent munies de couvercles destinés à éviter au potage de refroidir. Certains beaux modèles sont présentés sur un petit plateau, qui assorti à l’écuelle et à son couvercle.
-une écuelle pour le peuple, plus simple. Elle est dépourvue de couvercle et de plateau, cela va sans dire. Elles sont réalisées dans des matériaux moins précieux.
On trouve des écuelles en bois, notamment en Auvergne ou dans les Alpes, en étain chez les bourgeois ou dans les maisons aisées du peuple.
Il est important de noter que l’écuelle ne remplace pas le verre.
Au Moyen Age, "l'archer de l'écuelle" désignait un archer chargé dans la cité de mener les mendiants à l'hôpital.
Voici quelques expressions qui montrent la place de l’écuelle dans la vie quotidienne passée :
-Il a bien plu dans son écuelle : se dit d'une personne à qui il est arrivé beaucoup de bien.
-Rogner l'écuelle à quelqu'un : c’est lui retrancher de sa subsistance, de son revenu
-Manger à la même écuelle : avoir des profits communs
-Ils se raccommoderont à l'écuelle, comme les gueux : ils se réconcilieront en buvant ensemble
- et ma préférée : Qui s'attend à l'écuelle d'autrui a souvent mal dîné : quand on compte sur autrui, on est souvent trompé dans ses espérances
Pour en finir avec le mot et ses dérivés : on dit une « écuellée ».