Emigrette??? Mais, si vous connaissez cet objet, lisez ce quelques lignes!
Apparu en 1791, l’émigrette se présente sous forme de deux disques accolés autour d’un axe central sur lequel s’enroule une ficelle. Ça ne vous rappelle rien ? Mais oui, l’émigrette est un yo-yo.
Ce jouet fut très « populaire » pour les couches aisées de la société française car c’est grâce à eux qu’il fut introduit en France. En effet, il était à l’origine pratiqué par les émigrés de la Révolution française, vivant en Angleterre.
Son nom « émigrette » provient simplement du verbe « émigrer » et maintenant, vous savez pourquoi ! Vous pourrez aussi le trouver sous le nom de « émigrant », « émigré », un « jouet de Coblentz » (pour les émigrés de Coblentz) ou encore le « joujou de Normandie ».
Il fonctionne sur le même principe que le yo-yo : un long cordon, introduit par une rainure, est attaché à l'axe de la roulette, qui monte et descend le long du cordon, grâce au mouvement impulsé par la main, un bon coup de poignet et un brin d’adresse.
Pour en raconter brièvement l’histoire, il faut aussi narrer celle du yo-yo !
Le yo-yo est considéré comme le jouet le plus ancien du monde après la toupie. Son origine est inconnue mais les historiens en attribuent la découverte aux grecs, il y a plus de 2 000 ans car les archéologues en ont trouvé dans la tombe d’enfants grecs.
Son nom actuel vient du "tagalog", une langue des Philippines.
À la fin du XVIIIème siècle, les Britanniques connaissaient le jeu sous le nom de « bandalore ». En France cependant, il faut attendre 1791 pour qu'on en fasse mention, sans toutefois lui donner de nom. Comme il fut rapporté en France par les émigrés de la Révolution française, il est alors appelé « émigrant » ou « émigrette ». Ce jeu eut un succès tel, que le bazar du Singe vert, rue des Arcis, à Paris, en fit fabriquer vingt-cinq mille en quelques jours.
Comme ce jeu était réservé à une élite, les modèles d’émigrettes que l’on trouve encore sur le marché sont de très beaux spécimens, précieux et élégants. Ils sont, pour beaucoup, en bois tourné joliment peints ou en ivoire.
On peut citer l’émigrette ayant appartenue à Louis XVII, en bois de citronnier recouvert d'or rouge. Sur chaque rondelle, un motif de rosace gravé à l'or jaune. Sur l'une d'elles est inscrit : Emigrette ayant appartenu à Louis XVII et donnée par Cléry au comte de Noinville. L'écrin en maroquin rouge qui la protège est décoré d'un dauphin couronné et ceinturé d'une guirlande de fleurs de lys. L'objet est passé de Cléry à la famille de Malherbe et fut revendu lors de sa succession à Evreux en 1933. Elle est aujourd’hui dans une collection privée…
Jeu à la mode de manière épisodique, dans les années 1920, il revient en force, pour une période assez longue. Fort d’un engouement général, le nom yo-yo est déposé en 1930 par un Américain, Donald Duncan, qui le commercialise à grande échelle.
Aux États-Unis, la passion du yo-yo connaît son apogée vers 1962 : Duncan en vend cette année-là 45 millions, alors que le pays ne compte que 40 millions d'enfants !
Dans les années 1980, il revient à la mode sous forme d’objets publicitaires en plastique d’environ 5 cm de diamètre. Il devient support pour Coca-cola, Sprite et Fanta, entre autres.
En 1999, la société japonaise Bandai relance la mode du yo-yo grâce à une campagne de marketing ciblant les adolescents : distribution gratuite aux leaders d’opinion dans les collèges, formations de « pros », organisation de concours et démonstrations de rues.
Ce regain d’intérêt s’accompagne d’une innovation technique : le jouet est équipé de petites masselottes qui solidarisent le moyeu du corps du yo-yo. Quand celui-ci tourne suffisamment vite, les masselottes se dégagent du moyeu sous l’effet de la force centrifuge, permettant au yo-yo de tourner en roue libre. On parle alors de yo-yo débrayable.
Les yo-yo des années 1980 permettent également de faire de la roue libre grâce à une technique particulière de fixation de la ficelle. Cela augmente cependant la difficulté d’utilisation du jouet : le yo-yo étant toujours en roue libre, il faut réussir à faire adhérer la ficelle au moyeu à l’aide d’un mouvement sec du poignet pour qu’il remonte.
Sachez que la mode du yo-yo est toujours très périodique et éphémère, elle le fait sortir de l’oubli aussi rapidement qu’il y rentre !
Il passe très, très rarement des émigrettes en salles des ventes… Zut mais cela explique que les photos soient rares.