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Sophie Sesmat,
spécialiste en arts
et traditions populaires
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Farinière

Mobilier rustique et régional
Farinière provençale dite "fariniero", photo site 1stdibs
En Provence, on nommait « farinière » ou « fariniéro » un petit meuble mural placé dans la cuisine, bien souvent joliment sculpté et décoré.
 
Cet objet est unique par son usage et se trouve dans une seule région de France : la Provence. La farinière fait partie d’un ensemble, avec le « saliéro » (boite à sel) et le « coutéliero » (porte-couteaux).
Elle se trouvait à côté de la cheminée et faisait pendant avec le saliéro.
 
Au XVIIème siècle, une « farinière » est une boîte en cuivre dont on se sert pour faire lever la pâte, c’est un objet plutôt précieux. Dans les provinces de France, une « farinière » est un meuble ou un tout autre contenant dans lequel on « serrait » (serrer = conserver) la farine au sein du foyer.
 
C’est aussi l’ancien nom du coffre dans lequel tombe la farine en sortant de la meule.
 
Les farinières que l’on peut acheter aujourd’hui datent pour beaucoup du XIXème siècle, voir du XXème siècle. Il existe cependant des modèles datant du XVIIIème siècle, elles sont plus rares à trouver mais ce sont les plus jolies. 
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La farinière servait à enfariner de petits poissons, pour en faire de la friture, plat traditionnel provençal bien sûr !
 
Sa beauté et son élégance lui valent d’ailleurs une côte assez élevée mais justifiée.
Une farinière, c’est, trivialement, une boite avec un couvercle ! 
Voici donc un petit descriptif de la pièce, qui est en réalité un brin plus qu'une boite! 
En façade, vous distinguerez un panneau coulissant, très souvent orné de motifs sculptés : c’est le couvercle. Le couvercle se prolonge très souvent en fronton ornemental : ce fronton peut servir de poignée, il est d’ailleurs souvent ajouré ou en forme de bouton, de cœur, de trèfle… Cette boite est agrémentée d’une seconde poignée trouée, qui permettait de la saisir, de l’agiter et aussi de la suspendre. Cette poignée est, quant à elle, le prolongement du dos de la boite. Elle est souvent moins travaillée car moins visible, cachée derrière le fronton du couvercle. Il y a donc souvent deux poignées ou prises.
 
Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce meuble est très souvent doté de pieds, même si la farinière passait le plus clair de son temps clouée au mur. Ceci laisse à penser que certains beaux modèles devaient être posés sur un meuble de la cuisine, comme un vaisselier.
Les pieds, lorsqu’il y en a, sont à enroulement ou galbés en coquille pour les modèles plus précieux, droits ou poteaux pour les plus rustiques.
 
Les farinières sont très souvent en noyer, bois dense, permettant une sculpture fine.
Les décors sont en relief le plus souvent, parfois en intaille. Il existe un tout petit panel de décors (pour une fois !) : trophée de poissons, probablement ceux qui seront enfarinés, épis de blé, pour symboliser le contenu : la farine, ou encore un décor floral et champêtre, dans un vase à anses. Il est assez rare d’avoir un autre type de décor, mais cela existe tout de même avec la présence de motifs géométriques comme des rosaces mais aussi des cœurs, des petits oiseaux ou d’autres animaux.
De part et d’autre du couvercle et en façade se trouvent parfois des colonnettes sculptées sur les montants fixes et des bobèches décoratives sur le fronton.
 
En observant un grand nombre de farinières, il est possible de se rendre compte qu’il existe très nettement deux catégories de farinières : des modèles richement sculptés et d’autres plus rustiques, certaines même totalement dépourvus de décors.
Dernier détail technique : une farinière mesure en moyenne 30 cm de haut.
Un point important que je souhaite évoquer : l’emploi de la farinière !
Pour s’en servir, il faut la mettre à plat, le dos sur la table puis y mettre de la farine au fond et les petits poissons. Puis, il faut refermer la boite avec le couvercle coulissant et saisir la poignée fixe, puis agiter la boite, de gauche à droite, toujours le dos vers le sol, en maintenant bien fermé le couvercle. Le déjeuner est presque prêt : il ne reste plus qu’à faire frire !

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