Culture de la betterave sucrière : l’ancienne méthode
Dans l'ancienne méthode de plantation des betteraves, les graines étaient plantées (parfois à la main) mais surtout plus serrées, avec seulement quelques centimètres d’écart entre chaque plant. Or, la betterave a besoin de beaucoup d'espace pour se développer, il fallait donc éclaircir ou « démarier » les plants dans les lignes de betteraves, pour ne laisser qu'un plant tous les 25 cm environ.
Dès que les petits plants de betteraves avaient atteint 5 cm environ, il fallait démarier les plants et arracher les mauvaises herbes qui envahissaient les champs. A cette époque, on n'utilisait pas encore de désherbant.
Ce sont les travailleurs agricoles, qui, binette à la main et l'échine courbée pendant des heures et des journées, travaillant comme des automates par tous les temps, sans jamais s'arrêter de démarier et de désherber les longues lignes de betteraves.
L'arrachage des betteraves à la main
Autrefois, l'arrachage des betteraves se faisait à la main, à partir du début octobre. Chaque exploitant était averti par la sucrerie de la date à laquelle il devait livrer ses betteraves à la fabrique, car dès que celles-ci étaient arrachées, elles devaient être transportées le plus vite possible à la fabrique pour être transformées, au risque de perdre de leurs propriétés sucrières.
L'arrachage des betteraves à la main étaient très pénible et fatigant. Pour les arracher, on utilisait une fourche spéciale à deux dents courbées et à manche court. L'arracheur, le dos courbé pendant de longues heures, prenait le collet de la betterave de sa main gauche et de sa main droite soulevait celle-ci avec sa petite fourche et la jetait sur le côté, mais en ligne. Il fallait ensuite qu’il coupe le collet de chacune.
C'est à la brouette que l'on ramassait les betteraves ainsi décapitées, pour les rassembler en un mont à la lisière du champ. On recouvrait celui-ci de feuilles de betteraves pour que les bulbes ne gèlent pas. Quand le jour de livraison à la fabrique était arrivé, il fallait les charger dans des chariots en bois (appelés « tombereaux ») tirés par plusieurs chevaux. Pour les charger sur ces chariots, les hommes utilisaient des fourches spéciales dont les dents étaient couvertes de boules, pour ne pas transpercer les betteraves. »
Extrait retravaillé d'un ancien site (plus visible à ce jour) qui évoque la sucrerie de Wez, en Belgique.