Fourchette d'âtre, fer forgé, photo www.lot-art.com
Ce type de fourchette se reconnait facilement à sa taille hors norme : de 50 à 80 cm de long en moyenne.
La fourchette d’âtre est le plus souvent en fer forgé, parfois en cuivre.
Le manche, de section carrée ou ronde, est souvent orné de décors à la fois ajourés, gravés et ciselés : cœur, volutes, décor floral stylisé, boules, torsades, motifs géométriques, …
Le fer est travaillé à chaud et souvent refendu pour obtenir les décors comme les volutes.
Elles sont relativement nombreuses à être joliment ornées et sont un évident reflet du statut social du propriétaire.
L’extrémité du manche de la fourchette d’âtre peut comporter un nombre variable de dents (de 2 à 4) mais aussi parfois, situé à l’opposé, deux crochets qui permettent de l’utiliser également comme décrochoir, autrement nommé "croc-fourchette", "croc à lard", "havet", …
Un simple crochet au dos permet simplement de suspendre la fourchette avec d'autres ustensiles de cuisine comme des cuillères ou des spatules, dans l’âtre ou proche du foyer.
Le fourchon possède, comme indiqué ci-dessus, entre 2 et 4 dents pointues, parallèles, droites ou parfois recourbées.
-Définition partiellement issue « Objets civils domestiques, Vocabulaire typologique » par Catherine Arminjon et Nicole Blondel, p.68
Pour être précis, il faut souligner que « fourchette d’âtre » est le terme générique car il existe plusieurs types de fourchettes à long manche.
L’usage principal de ce type d’ustensile est de piquer les aliments, de les porter à la bouche ou de les transvaser d'un récipient à un autre. Elles ont en commun le fait d’être utilisées dans le cadre de la cuisson et de la préparation des aliments et d’être suspendues dans l’âtre, endroit dont elles tirent leur nom.
Ainsi dans la famille des fourchettes d’âtre, vous rencontrerez des fourchettes à rôt(s), des fourchettes à lard, des fourchettes à pot, des fourchettes à rôtir, des fourchettes à rillettes, des fourchettes à griller, des fourchettes à piquer et plus rarement des décrochoirs.
Elles sont les descendantes directes de la fourchette dans sa forme médiévale.
Pour être honnête, il n’est pas toujours évident de les identifier les unes des autres.
Nombreux sont les experts que se mélangent les pinceaux et qui, pour finir, les appellent « fourchettes d’âtre », pour ne pas commettre d’erreur.
Pour exemple, la fourchette à rôt(s) ou à griller est définie comme une grande fourchette dotée d’un long manche, mesurant de 30 à 80 cm de long. Elle est en fer forgé ou en cuivre. Elle est munie de deux ou trois dents, droites, fines et pointues, plus rarement 4 (souvent pour les plus modernes).
Elle servait à piquer les pièces de viande ou de lard pour les manipuler directement là où on les faisait griller soit sur le feu de l’âtre ou dans une marmite.
Les fourchettes à ragout ont, quant à elles, trois dents légèrement recourbées.
Les fourchettes à lard ne possèdent que deux dents et normalement, ce sont les seules. Il est donc facile de les repérer à tous les coups sans se tromper.
Elles furent employées pour piquer et sortir le lard du saloir, ce qui explique l’épaisseur des dents, faites pour résister à la corrosion du sel.
Attention à ne pas les confondre avec les « fourches d’âtre », qui sont de petites fourches en métal à deux ou trois dents, munies d'un manche de 80 cm à 1 m de long, servant à manier les bûches ou les fagots et à remuer les cendres. Les fourches d'âtre peuvent servir de soufflet à bouche.
Les plus raffinées et élégantes (étonnant de dire cela pour des fourchettes) nous viennent des XVIIème et XVIIIème siècles, de France (souvent du nord de la France) et de Flandres.