Lors d’une procession, la Croix et les lanternes étaient généralement portées en tête de cortège, en signe de respect. Parfois des lanternes plus simples pouvaient être dispersées dans l’ensemble du peuple présent, afin de servir d’éclairage collectif.
Puis, venaient les dais et les bannières de procession, le ou les reliquaires, la ou les statues vénérées, un ostensoir ou monstrance avec le Saint Sacrement, parfois des livres liturgiques selon l'occasion et le lieu. Les enfants de chœur, des religieux, diacres ou membres de confréries religieuses locales avaient le privilège de porter fièrement tous ces objets sacrés.
La croix et les lanternes étaient également sortis dans d’autres occasions comme pour les cortèges funèbres, conduisant le défunt à l'église et au cimetière.
Souvent fabriquée par les ferblantiers, les forgerons ou par les menuisiers, pour les plus courantes, les lanternes furent réalisées en zinc, en fer, en tôle pour les plus « rustiques », en laiton et en cuivre, pour les plus classiques et à vrai dire pour les moins onéreuses. Celles en bois sculpté et/ou en bois stuqué, sont généralement les plus belles et les plus anciennes. Elles étaient réservées aux chapelles privées, aux maisons aisées et paroisses bien pourvues !
Les lanternes arborent différentes formes : cylindrique, hexagonale, carrée, rectangulaire, … Et il existe une grande variété de taille de lanternes, alors à ce sujet, pas de généralité !
Beaucoup de lanternes de procession « haut de gamme » sont de style néo-gothique. Elles sont très architecturées dans leur forme car elles tendent à représenter un clocher. D’ailleurs, très souvent, le sommet est orné d’une croix, ce qui permet de la distinguer d’une lanterne classique.
Les modèles les plus « art populaire » sont les plus beaux à mon avis : ils témoignent d’une ferveur simple et ancrée, paysanne donc rude, sans fioritures, finalement à l’image de la majeure partie de la France du XIXème siècle.
En termes de décors, les lanternes peuvent être sculptées, peintes, patinées, étamées, repercées divers motifs religieux (croix, Sacré Cœur, INRI, IHS, …) faits avec des petits points en repoussé ou des petits trous, à tel point que certains modèles sont devenus de véritables dentelles de métal.
Elles possèdent toutes une petite porte à charnières, située sur le devant, qui permet d’y glisser une bougie ou une chandelle. Les lanternes ne sont jamais hermétiques, car lors de la combustion, si les fumées ne s’échappent pas, la bougie s’éteint. Très souvent, le sommet de la lanterne est ajouré pour faciliter l’échappement des fumées.
De très nombreuses lanternes possèdent des parois vitrées qui laissent passer la lumière. N’oubliez pas que pour les chrétiens, Jésus est une lumière dans la nuit. Le symbole est fort et visible par tous ! Les modèles les plus rustiques en sont dépourvus. Seuls les décors ajourés permettent à la lumière de filtrer.
Certaines lanternes sont dotées d'une clochette située à l'intérieur. Le but étant de signaler l’arrivée du cortège et d’obtenir des foules environnantes le respect attendu au passage de la Sainte Croix et des saints objets exposés à la vue de tous.
La lanterne de procession est presque toujours fixée à une hampe fixée directement sous la base de la lanterne ou fixée à un berceau mobile qui lui permet de rester à la verticale quelle que soit l'inclinaison du manche. Certaines sont dotées d’une anse, que l’on tient à la main, mais ce ne sont pas les plus courantes ni les plus recherchées.
Attention, de nombreuses lanternes ont été maladroitement électrifiées et le résultat s’approche plus du massacre que de la modernisation !