En Bretagne et plus précisément en Cornouaille, la marque à beurre peut se situer à l’extrémité de la cuillère à beurre, vous pouvez en voir un exemple ci-dessous.
Vous pourrez aussi admirer une marque à beurre de Lozère, très particulière dans sa forme puisqu’elle se compose de 4 lignes sculptées de motifs et monogrammées qui permettait de faire l’emprunte de 4 motifs variés.
Pour marquer le beurre, c’est un jeu d’enfant, il suffisait d’appliquer le cachet sur la motte et ainsi le décor sculpté en creux apparaissait en positif sur le beurre. Plus rarement, le décor est en relief, le beurre reçoit donc un décor en creux.
Les marques à beurre étaient réalisées, pour les plus primitives, par leurs propres utilisateurs.
Pour certaines, dont le décor est très fin et de grande qualité, de nombreux intrigués se sont posé la question de savoir qui avait pu les réaliser car il était évident qu’un amateur n’aurait jamais pu sculpter de tels décors.
Il est aujourd’hui avéré que de nombreuses marques à beurre ont été faites par le menuisier ou par le boisselier du village (le boisselier est l’artisan qui fabrique des boisseaux (mesures à grain) et tous types d’ustensiles en bois utiles pour un ménage).
Ces deux types d’artisans avaient l’outillage adéquat et les compétences requises pour réaliser ces petits objets en bois tourné.
Les marques à beurre de la région de Strasbourg sont d’ailleurs très recherchées car elles sont particulièrement belles, portant un décor digne d’un artiste et non d’un artisan.
Les décors trouvés sur les marques à beurre sont extrêmement variés.
Bien souvent, le premier décor, qui n’en est pas forcément un est le monogramme du propriétaire, parfois additionné d’une date.
Les motifs les plus fréquents sont des fleurs, des animaux rustiques comme la vache, des cœurs, des rouelles, des rosaces, des frises de dents de loups typiques des marques des Alpes mais aussi des sujets plus étudiés, issus d’un art dit savant : des bouquets, des animaux de compagnie, des scènes animées, des blasons, des putti, …
Il semblerait que de tels décors avaient des vertus prophylactiques : ainsi représentés, les animaux étaient protégés du mal, les mauvais esprits étaient tenus éloignés des foyers, les champs et les bêtes restaient féconds, …
De très nombreuses croyances, des mythes, des peurs, des pratiques magiques tombées en désuétude étaient exorcisés en marquant beurre et pain.
Il existe bien sur de nombreux décors et inscriptions à caractère religieux.
Lors de la Saint Antoine, qui était un jour chômé pour les éleveurs de bétails car Saint Antoine est leur patron, le fruit d’une journée de traite était offert au prêtre qui venait bénir les troupeaux et les pâtres. Le beurre offert portait une marque religieuse, tout à fait de circonstance.
Les tailles remarquées sont à peu près similaires : un tampon mesure environ 6 cm de diamètre. Les cuillères bretonnes mesurent presque toutes entre 20 et 25 cm de long.
Quant aux navettes, elles mesurent entre 7 et 10 cm de long.
Le meilleur moyen d’identifier la provenance d’une marque à beurre consiste à bien observer le décor.
Celui-ci pourra vous fournir des clés de réponse, ainsi qu’une attention toute particulière sur l’essence du bois.
La plupart des marques à beurre datent du XIXème siècle.
En ce qui concerne les prix, là encore, le décor est bien sur un élément clé.
Plus il est raffiné ou plus le sujet représenté est rare, plus le prix grimpe, c’est logique !
Les plus prisées, vous l’aurez compris sont strasbourgeoises.
Un dernier mot : attention pour les néophytes à ne pas confondre marque à beurre et marque à pain… Et pour ceux qui possèderaient déjà des marques à beurre et souhaiteraient s’en servir, n’oubliez pas de faire tremper moule, tape et marque dans de l’eau fraîche pendant un long moment, cela évitera que le beurre accroche aux ustensiles