Plus rare que la pince à gant et pourtant souvent amies, l’œuf de gantier fait partie de ces objets qui laissent dubitatifs : mais à quoi sert ce truc ?
Ledit objet est composé de deux boules ovoïdes fixées de part et d’autre d’un bâtonnet, de section ronde, qui peut être de différente longueur. La taille de la tige varie en fonction de la longueur des doigts des gants réparés et la section de la boule varie en fonction de la taille de la réparation à effectuer et de l’endroit où se situe cette réparation. Ceci explique aussi que les deux boules sont souvent de tailles différentes.
L’œuf de gantier est le plus souvent en bois, certains modèles précieux sont en ivoire, d’autres plus modernes et plus solides sont en métal.
Cet étonnant outil simpliste sert (on peut presque dire « servait ») à repriser les doigts des gants et autres parties fines, étroites ou difficilement accessibles. Inséré dans le gant, l’œuf de gantier permet mettre en forme le cuir ou le tissu, de bien tendre la matière pour ainsi effectuer une réparation de qualité, sans boudin, faux pli et autre cracra de couturière débutante (comme je pourrai le faire, par exemple !).
L’œuf de gantier est un outil de métier, celui de la couturière ou de la ravaudeuse. Les couturières « amatrices » chevronnées pouvaient très bien s’en servir et c’est pour cela que vous pourriez en trouver dans la boite à couture de votre grand-mère.
Dans notre société de consommation, on ne reprise évidemment plus les gants : on en rachète une paire et on jette la paire usagée. Mais en 1900, une belle paire de gants en cuir coûtait approximativement un jambon entier ou 5 francs, alors, étant donné l’importance de cette somme, à cette époque, il n’était pas question de jeter une paire de gants abimés : on réparait !
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