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Sophie Sesmat,
spécialiste en arts
et traditions populaires
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Peigne à myrtilles

Objets du quotidien
Peigne à myrtilles, photo Pinterest
« En Ardenne belge, la cueillette et le commerce des myrtilles (Vaccinium myrtillus) étaient couramment pratiqués aux XIXème et XXème siècles (HOYOIS, 1949-1953). Les myrtilles étaient destinées à la vente au détail, à la distillerie, à la coloration des vins, à la fabrication de confitures et de pâtisseries. Les villageois en conservaient aussi pour leurs besoins personnels, notamment dans leur pharmacopée en raison de leurs vertus principalement anti-colibacillaire, mais aussi circulatoire, antidiabétique et diurétique.
Sur ces hauts plateaux, la cueillette des myrtilles commençait la deuxième semaine de juillet et durait un mois. Les baies étaient cueillies par les femmes et les enfants, souvent au moyen de peignes.
D’après la tradition orale, la récolte était en moyenne de 50 kilos par jour et par personne (C. Legros, com. pers.). Le produit, vendu en ville, a même été exporté vers la Grande-Bretagne ; où les fruits fournissaient des produits colorants. Les cours des halles de Londres ou de Manchester étaient communiqués à Zeebruges (HESMANS, 1926). Le prix des myrtilles variait au cours de la saison et d’une année à l’autre, suivant l’abondance et la qualité de la récolte, la demande du marché anglais et la concurrence des grossistes. Au XIXème siècle, une cueilleuse pouvait gagner jusqu’à 25 et 30 francs par jour, équivalant à peu près au prix de deux jambons fumés (COURTOIS, 1828 ; HOYOIS, 1949-1953). Quand la vente était rentable, il n’était pas rare que des hommes quittent leur travail pour aller ainsi « aux myrtilles » (HESMANS, 1926). La cueillette et le commerce des myrtilles ont cependant disparu progressivement après les années 1950. Les raisons principales de ce déclin sont la raréfaction des populations de myrtille due aux reboisements en épicéa, qui ne laissent pas filtrer de lumière en suffisance, et l'instauration des congés payés en 1936, qui apportèrent un supplément de rentrées financières aux salariés, les dispensant peu à peu de ce travail saisonnier (JACQUEMART et al. 2008). »
Extrait du site : http://fr.wikipedia.org/wiki/Vaccinium_myrtillus
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Etymologiquement, la myrtille est une « petite myrte", du latin « myrtus » lui-même issu du grec « murtos ». Malgré leur vague ressemblance, la myrte et la myrtille n'ont pas de proche parenté biologique.
Les myrtilles sont des fruits produits par diverses espèces du genre Vaccinium (famille des Ericaceae). Ce sont de petites baies de couleur bleu-violacé à la saveur douce et légèrement sucrée.
Au sens botanique, les myrtilles appartiennent au groupe des « airelles », terme utilisé alors pour l'ensemble des espèces du genre "Vaccinium". La myrtille commune porte de nombreux autres noms vernaculaires régionaux : airelle myrtille, gueule noire, mauret, mouret, brimbelle, raisin des bois, bleuet ou bluet et encore d’autres…
 
La plante sur laquelle pousse les myrtilles est appelée « myrtillier », « brimbellier » ou « arbrêtier ».
Au sens culinaire, il faut faire la distinction entre les myrtilles (bleues et plutôt sucrées) et les airelles (rouges et plutôt acidulées).
Le myrtillier est un vigoureux sous-arbrisseau vivace et rampant, de 20 à 60 cm. En France, elle est commune en montagne, mais également présente en Bretagne dans les forêts sur sol granitique et en Ardenne française, dans la partie nord schisteuse, principalement la pointe de Givet. Elle croît jusqu'à 2 500 m d'altitude dans les forêts de conifères, les bois clairs, les landes et les tourbières, associée aux plantes acidophiles.
Dans le langage des fleurs, la myrtille signifie la recherche de solitude.
 
Les baies peuvent être consommées fraîches ou être utilisées en pâtisserie pour confectionner des tartes et divers autres gâteaux. La tarte aux myrtilles est un dessert de saison traditionnel dans les régions montagneuses d'Europe (Alsace, Massif central, Savoie, Vosges, massif ardennais, ...). Les myrtilles peuvent également être utilisées pour faire des confitures, des sirops, des sorbets, des tisanes, des eaux-de-vie, des liqueurs ou des vins.
Les racines et les feuilles contiennent des substances diurétiques, désinfectantes et astringentes et sont utilisées en phytothérapie pour réaliser des compresses, bains de pieds, gargarismes ou lotions, elles  améliorent la visibilité nocturne.
Les fruits de la myrtille servaient autrefois à teindre les vêtements d'une couleur bleu-violet. Ils servaient également, particulièrement en Scandinavie à teinter le vin.
 
Comme indiqué ci-dessus, les myrtilles sauvages peuvent être récoltées avec un instrument spécial appelé « peigne ».
Il s’agit d’un ustensile en bois et doté de longues « dents » en métal et d’une poignée.
Pour s’en servir, il faut, avec une main saisir une poignée de branches, sans les couper, et les diriger entre les dents du peigne. L’écartement entre les dents, inférieur à la taille d’une baie, permet de les désolidariser de la branche et comme il y a plusieurs baies sur la branche, elles sont toutes recueillies en un seul passage.
Le peigne permet un ramassage plus intensif et moins pénible pour le cueilleur, en un seul passage de peigne. Ce peigne est appelé communément « riffle ». (et tout plein de feuilles aussi).
Le peigne à myrtilles a ses usagers … et ses détracteurs.
L’usage intensif du peigne affaiblit le buisson par l’arrachage des feuilles.
Les puristes cueillent uniquement à la main, quitte à y passer plus de temps.
Les peignes à myrtilles sont très nombreux, surtout les modernes. Les vrais anciens sont les plus beaux et les seuls qui méritent d’être collectionnés.
 
Attention, avant de partir pour la cueillette, il est important de se tenir au courant de la règlementation, car toutes les régions n’autorisent pas l’usage du peigne. Et en plus, la cueillette est règlementée.
En ramassant des myrtilles, il faut être conscient d’un réel danger : l’echinococcose.
En consommant des fruits sauvages crus contaminés par les déjections de renard, vous risquez d'attraper l'échinococcose. Très rare (15 cas par an en France), cette maladie est due au lent développement du parasite dans le foie. Donc deux mots : méfiance et cuisson !
 
Sources pour cet article :
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Myrtille
-http://fr.wikipedia.org/wiki/Vaccinium_myrtillus

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