La lavandière louait ses services et se déplaçait de fermes en hameaux pour laver le linge, deux ou trois fois par an. Elle vivait alors avec la famille qui l’employait : elle avait le gite et le couvert durant son travail. Elle emportait alors le linge de toute une maisonnée au lavoir et le frottait, le lavait et le rinçait à l’eau courante. Le linge avait préalablement trempé toute une nuit, après avoir été bouilli à la maison. Elle effectuait le dernier décrassage : un vigoureux frottage, un battage puis un bon rinçage.
Les planches à laver se rencontrent, le plus souvent, en bois : ce sont les modèles les plus anciens. Il existe cependant d’autres modèles, en zinc ou en aluminium, certains sont même publicitaires. Bref, il y a un bon nombre de modèles différents et cela génère donc… des collections !
La planche à laver est couverte de petites cannelures ou de rainures sur une large surface centrale, ce qui permettait de bien imprégner le linge de savon et ainsi de bien désincruster les tâches qui attendaient d’être lavées, parfois depuis des mois. Attention, les planches les plus rustiques en sont dépourvues.
La planche était employée lors des lavages à la rivière, dans les baquets mais aussi à la fontaine ou dans un lavoir dépourvu de pierre à laver fixe, qui remplaçait la planche.
Le réglage de la hauteur de la planche était indispensable car le niveau d'une mare ou d'une rivière fluctuait, ainsi que la taille de la lavandière. Les stries devaient être au ras de l'eau pour permettre un lavage correct. La hauteur et la largeur des planches varient d’une planche à une autre, selon son utilisatrice. Ceci explique qu’il y a toutes les tailles de planches à laver, même des toutes petites, pour les fillettes.
Cet ustensile très "féminin" ressemble à sa cousine très proche la « selle à laver ». (Voir autre article à ce sujet sur le site).