Le porte-dîner d’autrefois tenait bien difficilement le repas au chaud. Ceci explique que certains modèles à compartiments superposés, le récipient inférieur du porte-dîner pouvait contenir de l’eau chaude pour maintenir les aliments chauds ou au moins tièdes. Cette forme de porte-dîner est directement inspirée par les porte-dîners chinois.
Le porte-dîner pouvait être enveloppé dans une doublure en vannerie comportant parfois un réceptacle latéral pour une bouteille. Il pouvait aussi prendre place dans un panier à couvercle plat, doté d’une charnière au centre, permettant d’ouvrir le couvercle en deux parties égales, l’un des bords étant échancré pour le passage d’une bouteille.
Cet objet se nomme aussi « porte-manger », « potager », « pot des champs », « bedon », « bergère », « pot à soupe », « porte-soupe », « écuelle des champs »… Que de poétiques qualificatifs !
La « boite de champs » (autrement nommée « boite à beurre », « boite à fromage », « boite de moissonneur ») est un porte-dîner en bois, en forme de boite, de dimensions variées, plus ou moins sphérique, à couvercle vissé, dépourvu d’éléments de prise. Cette boite peut être composée de plusieurs réceptacles superposés, emboîtés et vissés les uns sur les autres.
Le porte-dîner s’appelle encore « pornier ». Ce mot est un mot-valise constitué par la compression
de « porte » et « dîner ». Ce mot s'employait dans le Poitou, la Saintonge, l’Aunis. Il est défini comme un « vase en fer-blanc formé de deux compartiments qui s'enchâssent l'un dans l'autre et dont on se sert pour porter la soupe et le dîner à ceux qui travaillent au loin dans les champs ». En Touraine, le « pornier » pouvait être en terre ou en bois.
Certains porte-dîners sont aussi joliment appelés «déjeuners de bergère ». Ils sont composés de deux petites gamelles côte à côte, l’une pour la soupe, l’autre pour d’autres aliments solides.
Les porte-dîners sont très recherchés, aujourd’hui, par les amateurs et collectionneurs d'objets d'Art Populaire. Les modèles en étain, en terre vernissée, en bois sont plus traqués que les autres, ainsi que ceux comportant deux ou trois gamelles accolées les unes aux autres. Les porte-dîners en alu et en fer blanc sont, quant à eux, de plus en plus recherchés, après une période de parfait dédain, la matière, jugée peu noble avait alors freiné les collectionneurs.