fr
Visiter la page Facebook Visiter la page Instagram
Sophie Sesmat,
spécialiste en arts
et traditions populaires
Menu
Rechercher un objet
AccueilEspace documentaireRoulette de charron

Roulette de charron

Outils et instruments des métiers d'autrefois
Roulette de charron, photo Art Populaire
Cet ustensile était utilisé pour mesurer les lignes courbes et les circonférences, des roues des véhicules hippomobiles, par exemple.
 
La roulette de charron porte d’autres noms : « roulette à châtrer » ou « calibre ». Cette roulette, libre de rouler, sert à mesurer la circonférence des roues, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Une fois sa roue terminée, pour ce qui concerne la partie bois, le charron va devoir déterminer la circonférence du fer qui viendra recouvrir l’âme de bois, pour le protéger et qu'il posera à chaud. 
La roulette s'emploie d’abord sur l’intérieur de la jante en bois, puis à l’extérieur de celle-ci.
 
Cet étonnant outil un brin rustique, est simplement une roue au bout d’un manche. Vous pourrez le trouver en bois ou en métal, acier forgé ou simple tôle. La poignée se prolonge en une petite fourche qui vient enserrer de part et d’autre la roue, ce qui lui permet de tourner librement. Celle-ci est fixée au manche au moyen d’un clou ou d’un petit tenon en bois, qui fait aussi office d’axe. L’artisan pouvait profiter d’un nœud naturellement présent dans le bois pour cheviller la roulette, évitant la casse de celle-ci.
 
Certaines roulettes forgées sont délicatement ornementées et certains modèles en bois sont taillés minutieusement. Elles sont très nombreuses à être dépouillées et uniquement utilitaires. Elles ne possèdent pas de cadran mais souvent un seul repère et exceptionnellement une aiguille permettant de se repérer dans la mesure.
 
Pour mesurer la jante et ses circonférences intérieure et extérieure, le charron trace un repère sur sa roue, aligne le repère de sa roulette sur cette marque et parcourt la circonférence en comptant les tours. Il ne tombe évidemment pas sur un nombre entier ce qui l'oblige à marquer d'un coup de trait sur le calibre, la fraction de tour parcourue pour revenir à la marque de départ. 
Il reporte ensuite cette mesure sur son fer, qui encore plat, en ajoutant le recouvrement de la gueule de loup qui sera nécessaire au soudage à la forge permettant de refermer le cercle après cintrage et il enlève la tire qui assurera lors du refroidissement du fer, le serrage des composants de la roue (le diamètre du tour de jante en bois étant donc obligatoirement supérieur au diamètre intérieur du fer pour obtenir ce serrage...).
 
Il est assez facile de trouver cet outil, du moins dans sa version « bois ». Les modèles en acier sont bien plus prisés et s’ils sont décorés, ils attireront encore plus l’amateur d'outils anciens.
 
Source pour cet article : « Outils et machines des métiers du bois », Jean-François ROBERT, éditions Vial, p.154, 2006

Galerie photos