Les ventouses ont été utilisées depuis les tous premiers temps de l’humanité, un peu partout dans le monde. Les premières ont vraisemblablement été confectionnées à partir de cornes animales évidées, à l’intérieur desquelles, l’homme plaçait du feu afin de pouvoir créer un vide d’air et provoquer ainsi une aspiration. Elles servaient certainement à aspirer le pus et le sang des furoncles et autres plaies infectées.
Puis, la corne a été remplacée par du bambou, dans la médecine chinoise, puis par de la céramique et enfin par du verre.
Les Egyptiens anciens ont été les premiers à utiliser les ventouses en verre de manière systématique, aux alentours de 1550 av. J.C.
On retrouve des traces de traitement par application de ventouses parmi les populations natives d’Amérique, les Hottentots, les Hindous, les habitants des iles du Sud Est et de Nouvelle Hollande, les Japonais et les Chinois, en Inde et chez les Maya sans que l’origine exacte n’ait été clairement démontrée. On sait aujourd’hui, que dans les premiers siècles de l’Iran, les ventouses furent utilisées lors des saignées. La médecine, balbutiante, a fait fort emploi des ventouses.
Pour ce qui est de la France, le dictionnaire de l'Académie française dans sa première édition de 1694 décrit (p. 628) la ventouse médicale comme un « vaisseau de verre qu'on applique sur la peau avec des bougies ou de la filasse allumée pour attirer le mauvais sang ». Il précise qu'on appelle « ventouses sèches, les ventouses qu'on applique sans faire de scarification ». L'édition de 1762 définit la ventouse comme un « instrument de chirurgie » et précise qu'elle peut être métallique (de cuivre, d'argent...) et que son objet est d' « attirer avec violence les humeurs du dedans au-dehors ». L'édition de 1798 précise encore qu'elle a pour objet de « soulever la peau et de produire une irritation locale ». Enfin, l'édition de 1832 ajoute qu'on y « fait le vide par le moyen du feu, ou d'une pompe aspirante, afin de soulever la peau et de produire une irritation locale ».
En repartant un peu en arrière, on remarque qu’en Europe, au Vème siècle, les invasions barbares mettent un terme à l’évolution tous les arts utiles et intellectuels, y compris la médecine. Ce n’est qu’au IXème siècle qu’on retrouve les traces de l’usage des ventouses chez les Arabes, alors habitant en Espagne. En 1683, Bellini, un médecin italien renommé, a privilégié la pose sèche de ventouses.
Les médecins européens et américains ont finalement employé les ventouses avec saignement pour traiter de nombreuses affections jusqu’à la fin des années 1860.
Cette congestion provoquée localement, au-dessus de l'organe supposé malade était réputée attirer les humeurs ou le "mauvais sang" ou l'excès de sang qui congestionne un organe sous-jacent.
Une explication plus contemporaine pourrait être que le flux sanguin provoqué et le stress sur la peau pourrait respectivement décongestionner la zone sous-jacente (par effet dit de « révulsion ») et donner un coup de fouet a son système immunitaire. La scarification qui était adjointe dans le cas des ventouses dites « humides » pourrait aussi contribuer à un dopage du système immunitaire, mais en ajoutant toutefois un bon risque d'infection.
La ou les ventouses appliquées successivement en plusieurs endroits du dos, de la poitrine ou du ventre (selon l'organe supposé malade) était en tous cas réputée accélérer la guérison du malade. Ce moyen médical encore utilisé en Europe et aux États-Unis au début du XXe siècle n'est plus enseigné par la médecine contemporaine dite « moderne ». On le classe donc aujourd’hui dans les médecines dites « traditionnelles ».
Elles furent utilisées pour soigner, non seulement les affections respiratoires et les maux de dos, mais aussi pour les problèmes de peau, les migraines, les maux de têtes, les tendinites, les entorses, les crampes et la constipation, les bronchites. Autrefois, on tentait de guérir la tuberculose à l’aide des ventouses. D’après les travaux d’Hippocrate, il apparaîtrait que de très grosses ventouses auraient été utilisées par les plus anciens médecins grecs pour la réduction des luxations vertébrales, en se fondant sur l’hypothèse selon laquelle ‘’les os qui étaient enfoncés à l’intérieur pouvaient être ramenés en bonne place par l’aspiration des ventouses’’.
C’est au début du XXème siècle que l’usage des ventouses se perd en Europe et en Amérique, alors qu’il reste courant en Turquie, en Grèce, et bien sûr en Chine.
Il existe différents types de ventouses :
-Facilement disponible en Chine, peu onéreuse et extrêmement légères, les ventouses en bambou sont durables et peuvent être utilisées pendant des années. On ne peut toutefois pas les stériliser correctement, parce que le bambou est poreux et aspirant.
-Avant d’employer des ventouses en verre, la faïence et la porcelaine ont été utilisées pendant des milliers d’années. En raison des inconvénients évidents des cupules en porcelaine (onéreuses, lourdes et fragiles) les cupules en verre ont été introduites peu après l’invention du verre lui-même, vers 2500 ans av. J.C. par les Egyptiens. Elles existent en différentes tailles.
Ce sont les plus employées par les praticiens occidentaux, parce que plus faciles à utiliser et à stériliser, et parce que la progression de la succion dans la cupule est bien visible.
Cependant, elles sont fragiles, il leur arrive de se détacher intempestivement et de casser en tombant.
-Il existe des ventouses en caoutchouc. Leur forme est ondulée et une aspiration relativement importante est obtenue lorsqu’on expulse l’air.
-On trouve aussi des ventouses à vis. Une vis réglable filetée est située en haut de la ventouse et reliée à une pompe d’aspiration à piston située dans la cupule. En tournant la vis dans un sens, puis dans l’autre, on attire le piston vers le haut ce qui engendre la pression négative dans la ventouse.
-Il existe aussi des ventouses à valves. Elles sont habituellement en verre renforcé ou en plastique dur transparent. Une valve est ancrée à son sommet, et une pompe type pompe à vélo est incluse dans le kit. Le praticien met la ventouse en place, puis insère la pompe dans la valve, ce qui lui permet les ventouses à valve de contrôler la force d’aspiration.
-les ventouses à poire en caoutchouc. Elles sont équipées d’une poire creuse en caoutchouc. Quand la poire est relâchée, un vide se crée, mais l’aspiration est faible ou moyenne, ce qui les rend pertinentes essentiellement chez les enfants.
-Il existe aussi des ventouses à pose électromagnétique. Ces machines sont lourdes et encombrantes, montées sur une table roulante. On les trouve souvent en Chine. La ventouse est reliée à la machine via un cordon d’aspiration. Ces machines existent également en modèle portable.
Aujourd’hui, on trouve régulièrement sur les vide-greniers, de beaux emballages anciens, contenant leurs ventouses d’origine. On trouve aussi des lots de ventouses, en vrac. Le prix est souvent faibles et se doit de l’être, la ventouse en verre n’est pas rare du tout !
Comme pour de nombreux objets de « brocante », seuls les modèles peu courants, donc rares et mieux anciens, se collectionnent.
Un dicton chinois dit que : ’’Acupuncture et ventouses soignent plus de la moitié des maladies’’.
De nos jours, on constate un vrai regain d’intérêt pour des médecines dites « alternatives », qui signe le grand retour de la ventouse. C’est la Sécurité Sociale qui devrait être contente !