Chaque curiste en possédait un, il permettait d’aller boire directement à la source, par le robinet de celle-ci, avec son contenant personnel. L’usage du verre de curiste, c’est à la fois une question d’hygiène, de mode et d’économie.
Ce qui est intéressant à observer sur un verre de curiste, c’est la gravure (au sable ou à la roue) qui orne le verre : elle indique toujours la provenance du verre, soit le lieu de la cure : Vichy, Evian, Aix les Bains, Ax les Thermes,… Il existe ainsi une grande variété de gravures et donc un beau sujet de collection.
Certains verres étaient personnalisés avec le nom du curiste.
Certains autres verres, pour les plus précieux, possédaient un décor émaillé : c’est la Rolls Royce du verre de curiste !
D’autres sont gradués : certaines eaux de sources, celles soufrée ou sulfurée, par exemple, sont dures à boire ! La graduation aide à ingérer la quantité voulue. C’était la seule unité de mesure reconnue par le médecin de la cure, qui préconisait tel ou tel volume d’eau quotidien. Qui dit graduation sur le verre, dit verre datant d’après 1860.
Les tous premiers verres de curistes étaient loués à des femmes qui gagnaient leur vie avec ce petit commerce. On les appelait des « donneuses d’eau » ou « sourcières ». Elles versaient l’eau de la source dans chaque verre, en puisant directement dans celle-ci avec une louche. Ces verres étaient accrochés à côté de la source : on les appelait verres « omnibus », tout le monde pouvait boire avec.
Les loueuses, afin de récolter un maximum de pourboire, étaient un peu laxistes sur le rinçage des verres. Le temps c’est de l’argent ! Mais les questions de santé et une belle épidémie de typhoïde en 1929 eurent raison de ces pratiques.
Puis, elles se mirent à vendre des verres à usage individuel, pour une question d’hygiène, après une épidémie de choléras.
Il existe un verre de curiste à part : le verre intégral du Docteur Alquier.
C’est un verre clos, qui permet de conserver toutes les propriétés de l’eau, gaz et les minéraux.
Il a deux orifices, l’un pour le remplissage et l’autre pour la consommation de l’eau. Il est gradué de haut en bas.
Malgré une médaille obtenue pour cette belle invention, son verre ne connut pas le succès, mais il ouvrit la voie à d’autres sociétés et laboratoires qui se mirent à commercialiser leur propre verre de curiste.
Plus d'informations et sources sur "Les verres de curistes" : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2007_num_94_355_6384_t1_0416_0000_3
Article de Cécile Raynal, très intéressant et très complet sur les verres de curistes.
Histoire du thermalisme : http://www.linternaute.com/sortir/stations-thermales/origines.shtml